Ce que cela veut dire d’abord et avant tout, et au besoin exclusivement, c’est que nous sommes attachés à ce seul coin du monde où nous puissions être pleinement nous-mêmes, ce Québec qui, nous le sentons bien, est le seul endroit où il nous soit possible d’être vraiment chez nous.
Être nous-mêmes, c’est essentiellement de maintenir et de développer une personnalité qui dure depuis trois siècles et demi.
Au cœur de cette personnalité se trouve le fait que nous parlons français. Tout le reste est accroché à cet élément essentiel, en découle ou nous y ramène infailliblement.1
Ces 101 premiers mots d’Option Québec résonnent encore aujourd’hui avec justesse, cinquante ans après leur publication. Avec ce livre qui a marqué un tournant dans notre histoire récente, René Lévesque a inspiré un mouvement enthousiaste qui a insufflé en fin de compte beaucoup de fierté à tous les Québécois. Sa lecture est toujours stimulante et nous permet de voir ce qui a été accompli et ce qui pourrait l’être. Le Québec bouge. René Lévesque le constate aussi dans ses mémoires en se souvenant de sa Gaspésie natale :
J’y suis pourtant retourné à quelques reprises ces dernières années. Assez pour voir qu’il s’est produit là comme ailleurs une accélération de l’histoire qui métamorphose et modernise mon éden du bout du monde, mais sans l’enlaidir, ce qui ne m’a pas surpris puisqu’il n’est pas enlaidissable.2
Dès cet été, nous aurons une raison supplémentaire d’y aller ou d’y retourner puisque l’Espace René-Lévesque sera inauguré le 26 juin dans son village natal. Les voyageurs dans la péninsule pourront désormais s’arrêter à New Carlisle pour visiter ce nouveau lieu de mémoire qui lui est consacré.
Ce 24 juin, en Gaspésie, dans une autre belle région ou ailleurs dans le monde, célébrons fièrement ce que nous sommes, des Québécois!
Au nom des membres du conseil d’administration de la Fondation, je vous souhaite une bonne Fête nationale!
Christian O’Leary
Directeur général
1. René LÉVESQUE, Option Québec, Éditions de l’homme, 1968, p. 19.
2. Id., Attendez que je me rappelle…, Éditions Québec/Amérique, 1986, p. 101.