ALLOCUTION DE CAROLINE SAINT-HILAIRE, MAIRESSE DE LONGUEUIL, LORS DE L’INAUGURATION DE L’ŒUVRE RESTAURÉE HOMMAGE À RENÉ LÉVESQUE
Le jeudi 1er novembre 2012.
Seul le discours prononcé fait foi.
Monsieur Yves Duhaime, président de la Fondation René-Lévesque;
Membres de la Fondation René-Lévesque dont madame Suzanne Lévesque;
Monsieur Jacques Finet, ex-maire de Longueuil sous René Lévesque;
Madame Monic Brassard et monsieur Yvon Cozic, créateurs de l’œuvre-hommage,
Distingués invités,
Il y a des dettes qui ne sont pas remboursables.
Il en va ainsi de celles que nous avons,
nous de Longueuil,
nous de la Rive-Sud
à l’endroit de René Lévesque.
Nous ne rembourserons jamais René Lévesque
de ce qu’il a fait pour nous.
Il était ce que nous étions,
il voulait ce que nous voulions,
il a fait de nous ce que nous sommes,
ce que nous sommes capables d’être.
Nous lui devons ce que nous sommes devenus,
et même ce que nous deviendrons.
Est-ce que je parle ici du Québec ?
Non.
Je parle d’une partie du Québec,
la mienne,
et celle d’une partie des personnes présentes ici aujourd’hui,
une partie qu’il avait prise en adoption comme député.
Je parle de Longueuil,
Je parle de la Rive-Sud de Montréal
Je parle de ce que je lui dois comme citoyenne de Longueuil,
comme citoyenne de cette région,
je parle aussi de ce que je lui dois comme mairesse de Longueuil,
et de ce que je lui dois comme présidente de l’agglomération.
Le génie de Monsieur Lévesque
c’était d’être structurant.
Structurant en chaque chose,
structurant sur tous les fronts,
ET structurant tout le temps.
Rappelez-vous les choses qui sont arrivées ici
ou qui ont changé,
du temps qu’il était au pouvoir.
Le transport en commun,
l’hôpital Pierre-Boucher,
le Palais de Justice,
l’échangeur Charles Lemoyne,
la réparation de notre réseau d’égout,
l’assainissement des eaux usées
avec le réseau de collecteurs et la station d’épuration,
la revitalisation des berges
et le fait de les avoir remises aux populations des villes riveraines.
Regardez tout ça non pas comme des projets singuliers
mais plutôt en séquence.
Et alors vous y verrez un sens,
une vision.
La vision de René Lévesque,
le sens de René Lévesque.
En effet,
chacun de ces projets nous a forcés de travailler ensemble,
ce qui a fini par nous mettre ensemble,
ce qui nous a surtout amenés à nous considérer définitivement
comme un ensemble,
un ensemble auquel il faut apprendre à tenir,
qu’il faut apprendre à aimer,
à développer.
à enraciner.
René Lévesque nous a bel et bien structurés.
Nous sommes à présent ce que nous n’étions pas avant lui.
Il a fait de nous quelque chose de beau,
quelque chose de vivant.
Donc René Lévesque est encore vivant,
vivant en nous et en ceux qui viendront,
vivant en ce que nous sommes devenus et que nous deviendrons :
un ensemble irréversible.
Si bien que Longueuil ET la Rive-Sud
grâce à René Lévesque,
peuvent parfaitement dire
Demain nous appartient.
Mais dans cet hymne qui l’a accompagné
lors de la campagne de 1976,
et qui disait en effet Demain nous appartient,
la ligne suivante ajoutait une touche pragmatique,
typique de la pensée de René Lévesque : elle disait
… si vraiment on y tient.
S’agissant de Longueuil, et de la Rive-Sud,
la preuve est faite qu’on y tient.
Nous sommes plusieurs, y compris moi,
dans notre région qui a résolu de s’affirmer,
qui s’est mise au monde elle-même,
nous sommes plusieurs à vouloir
qu’il y ait là la préfiguration d’un demain encore plus ambitieux,
pour un ensemble encore plus large,
un demain pour le Québec tout entier.
Comme longueuilloise,
comme rivesudoise,
ma manière de rembourser René Lévesque
sera de regarder jour après jour
l’œuvre que nous remettons aujourd’hui en lumière,
et de répéter jour après jour :
Oui monsieur Lévesque,
j’y tiens,
et j’y tiendrai jour après jour,
jusqu’à ce que demain
nous appartienne.
Merci!