Date : 4 novembre 2011 à 10 h 00
Conférencier : Pierre Nepveu, écrivain
Titre de la conférence : René Lévesque : un mémorialiste vulnérable
Résumé de la conférence :
Cette communication voudrait cerner la singularité littéraire de l’entreprise « autobiographique » que constitue Attendez que je me rappelle… de René Lévesque. Contrairement à Pierre Elliott Trudeau, dont les Mémoires politiques sont voués à retracer la rationalité indéfectible de son engagement public, Lévesque écrit à même une mémoire ouvertement défaillante, à partir d’une position de faiblesse – mais il aspire du même souffle à une reconstruction romanesque de l’Histoire : la subjectivité s’y affiche sans gêne, l’art du dialogue et du portrait s’y manifeste fréquemment. Surtout, un portrait de soi se dessine dans l’écriture même et jusque dans une certaine oralité qui rappelle « le style Lévesque », turbulent, parfois brouillon, mais toujours vivant et inventif. Nous chercherons ici à dégager la signification d’un tel travail de mémoire et de sa contribution (sans doute en partie paradoxale) à ce qu’on pourrait appeler la « légende » du personnage.
Notes biographiques :
Pierre Nepveu est né à Montréal en 1946 et il a fait carrière dans l’enseignement de la littérature, principalement à l’Université de Montréal, où il demeure professeur émérite. Poète, essayiste, romancier, il a consacré de nombreux travaux à la poésie québécoise : essais, chroniques, préfaces, conférences, ainsi qu’une anthologie, La poésie québécoise des origines à nos jours, avec Laurent Mailhot, rééditée plusieurs fois depuis 1981. Comme poète, il est notamment l’auteur de Romans-fleuves (1997), de Lignes aériennes (2002) et des Verbes majeurs (2009), tous parus aux Éditions du Noroît. Il a publié chez Boréal, à la fin de l’été 2011, une biographie, Gaston Miron. La vie d’un homme. Le prix Athanase-David du gouvernement du Québec lui a été décerné pour l’ensemble de son œuvre. Il est membre de l’Académie des lettres du Québec.